On y va lentement mais sûrement et surtout sournoisement.
La Loi NOTRE du 7 août 2015 « peaufine» le statut de « commune nouvelle» dans le cadre de la nouvelle organisation territoriale de la République.
Prenons conscience du fait que, à la date du 1 er janvier 2016, 921 communes de France ont fusionné et que quelques 400 autres vont emprunter la même voie en 2017.
Pour mieux faire passer la pilule et éviter une levée de boucliers, l’appellation de fusion a été remplacée par celle de regroupement.
Certes, les anciens villages « regroupés» devenus communes nouvelles conserveront au moins dans un premier temps leurs panneaux (il serait difficile de faire moins) mais deviendront automatiquement des communes déléguées n’ayant qu’un rôle consultatif.
Ce statut de commune déléguée est un palliatif destiné à endormir provisoirement ceux qui refusent de voir mourir leur village.
Pour forcer le consentement des élus hésitants, des avantages financiers ont été prévus pour les communes nouvellement créées avant le 30 juin 2016 en attendant probablement un cortège de pénalisations pour les communes résistantes.
Cette fusion, car c’est bien la dénomination qui convient, va faire perdre aux habitants le lien de proximité qui les unissait entre eux, avec leur Maire et leurs conseillers municipaux.
Cette fusion, tout comme les communautés de communes, ne permettra pas, ou que peu, d’économies d’échelle.
L’attachement des Français à l’échelon municipal et à leurs élus peut laisser encore un mince espoir d’autant que les précédentes tentatives de fusions de communes en 1959 et 1971 ont conduit à des échecs. Le nombre de communes est passé de 38500 en 1959 à 36700 en 2014.
En tous cas, comptez sur votre Conseil municipal pour résister et faire en sorte que, le plus longtemps possible, notre village reste ce que tous ensemble nous en avons fait depuis des décennies.